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La cathédrale de Strasbourg



Début décembre 2021 j’ai visité Strasbourg pour la première fois. Il y a longtemps que je voulais y aller, notamment pour sa cathédrale et pour visiter le musée de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame. Il y a en effet une collection de dessins d’architecture magnifique conservée là-bas. Malgré une grande fatigue et un genre de rhinopharyngite, le séjour fut fructueux et mes prochains ateliers et stages de géométrie gothique tourneront autour des roses de cette cathédrale.



Notre-Dame de Strasbourg

Je ne connaissais pas particulièrement la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg avant de voir le documentaire d’Arte « Le défi des bâtisseurs » (par Marc Jampolsky, 2012). Dans ce documentaire j’ai beaucoup apprécié les modélisations 3D qui montrent la cathédrale à différentes étapes de sa construction, qui s’étend sur plusieurs siècles après sa fondation au 11ᵉ (sur les bases d’une ancienne cathédrale).

C’est l’une des rares cathédrales pour lesquelles on a le nom de certains des maîtres d’œuvre qui ont orchestré sa construction. On sait donc que maître Erwin, dit « de Steinbach » arrive sur le chantier en 1284 et qu’il fut le concepteur de la grande rose de la façade. C’est une rose rayonnante, assez simple mais très élégante (que vous pourrez bientôt apprendre à tracer dans mes stages, voir la fin de cet article).


Dessins d’architecture médiévaux

Dans ce documentaire on voit également la collection exceptionnelle de dessins d’architecture qui est conservée à Strasbourg par la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame. Les dessins de cette collection datent du XIIIe au XVIe siècle et représentent divers bâtiments gothiques dont notamment la cathédrale de Strasbourg. Certains de ces dessins sur parchemins sont très impressionnants, le dessin « n°5 » par exemple mesure plus de 4 mètres de hauts (plusieurs parchemins cousus ensembles).

Je suis captivée par ces dessins à cause de ma recherche sur la géométrie des rosaces gothiques bien entendu, cependant ces dessins ne sont pas des dessins « techniques » qui auraient servi à donner des instructions de construction précises aux ouvriers. Ce sont plutôt des dessins qui servent à planifier l’esthétique générale, à montrer le projet aux possibles commanditaires pour leur demander des financements. Je trouve néanmoins fascinant que l’on ai accès à de tels œuvres contemporaines de la construction de la cathédrale. Pour avoir accès à ces dessins il a fallu d’excellentes conditions de conservation, et c’est principalement grâce à la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame que ces dessins sont arrivés jusqu’à nous intactes.



Fondation de l’Œuvre Notre-Dame et son musée


La Fondation de l’Œuvre Notre-Dame est une institution qui s’occupe de la cathédrale depuis près de 800 ans. L’évêque de Strasbourg et le chapitre de la cathédrale fondent l’Œuvre Notre-Dame au début du XIIIe siècle pour gérer les dons, les legs et organiser le chantier de reconstruction de la cathédrale romane. De nos jours la Fondation continue d’œuvrer à l’entretien, la conservation et la restauration de la cathédrale. C’est la continuité de cette organisation qui a permis d’avoir des archives aussi riches autour de la cathédrale de Strasbourg.

Pour voir les dessins d’architecture de la cathédrale on peut visiter le musée de l’Œuvre Notre-Dame, dont une salle est consacrée à ces dessins et ont peu y consulter leur version numérisée. Certains des dessins originaux sont visibles le dimanche matin, je n’ai malheureusement pas eu l’occasion d’y aller lors de ma visite.

C’est un très beau musée avec de riches collections sur l’art médiéval et de la renaissance, et je vous en recommande grandement la visite si vous passez par Strasbourg.


Rencontre

Lors de ma visite à Strasbourg j’ai eu la chance de pouvoir rencontrer M. Frédéric Degenève, tailleur de pierre et responsable des Ateliers de la cathédrale. J’avais eu l’occasion d’écouter son intervention avec M. David Wendland lors du colloque « Le chantier Cathédral en Europe » qui a eu lieu en octobre 2019, et on m’avait par ailleurs conseillé de le rencontrer par rapport à ma recherche sur le dessin géométrique des roses gothiques. Il a bien voulu me recevoir, et notre conversation a été très enrichissante. À l’occasion je vous reparlerais peut-être de cette rencontre et du colloque, mais en bref disons que j’ai pu faire part de mes suppositions et déductions à quelqu’un vraiment du métier, qui connaît très bien ces ornements de pierre gothique. Il a pu confirmer certaines de mes hypothèses et m’expliquer des éléments de construction propres au fait que ces motifs étaient conçus pour être ensuite réalisés en pierre.



Ateliers et Stages


Cette visite et cette rencontre m’ont poussée à me replonger dans les recherches géométriques que j’avais entamées sur la grande rose de Strasbourg et à l’élargir à d’autres éléments que j’ai remarqués lors de ma visite (même si j’ai malheureusement pris trop peu de photos).

Les prochains stages et ateliers de géométrie gothique exploreront donc différentes roses de cette magnifique cathédrale.

Le premier atelier sur ce sujet aura lieu en mars, autour de plusieurs petites roses à 5 pétales. Il y a une version à Lyon en présentiel le dimanche 6 mars 2022 et une version en ligne sur 2 soirées (mardis 8 & 15 mars 2022).

Détails & inscriptions :


Ensuite il y aura un stage sur 2 jours à Lyon et sur environ 5 séances en ligne, probablement en mai, pour se plonger dans la grande rose ainsi que dans d’autres roses qui ornent la cathédrale de Strasbourg.


Expo


Enfin il y a également un projet d’expo qui s’annonce autour de Strasbourg, dont je vous reparlerais en temps et en heure...

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